Trouble(s) Bēni

Présentation d'un travail photographique sur le thème de "Trouble(s)" à Esp'Asse à Nyon.

Malgré la crise et un avenir incertain, Athènes est une scène artistique étonnamment prolifique et inventive. De nombreux citoyens, concepteurs, visionnaires, entrepreneurs... cherchent à tirer parti de cette période de TROUBLES en créant des lieux d'échanges et d'expériences ouverts sur différents modes d'expression  comme le STREET ART. Le 8 octobre 2017, alors que je visite Plaka, le plus ancien quartier d'Athènes situé en contrebas du plateau rocheux de l'Acropole, une façade de la rue Scholiou m'intrigue: une porte entrebaîllée, composée de planches mal jointes entre deux visages, laisse deviner un univers inattendu. Je m'y faufile et y découvre un lieu TROUBLANT habité par de grands portraits surprenants qui m'interpellent. Peu à peu, je comprends qu'il s'agit d'un espace artistique expérimental et éphémère, mélangeant photographies, peintures et graffitis qui, au fil du temps, s'est transformé en squat. L'un des occupants me raconte que ce lieu est le résultat d'un projet artistique itinérant créé POUR et AVEC les habitants d'Athènes. Il s'inscrit dans l'odyssée IDENTITESproject soutenue par l'UNESCO. Il s'agit de reproduire les codes d'une galerie d'art classique dans une ancienne école désaffectée en y exposant les portraits que le photographe plasticien français BĒNI a réalisés sur des Athéniens entretenant un rapport étroit à la rue: brocanteur, cafetier, sans-abri, vendeur de billets de loterie... Dans le cadre d'un atelier de création collective, ces personnages ont servi de sources d'inspiration pour des peintres et graffeurs locaux qui se sont approprié les portraits en cherchant à accentuer leur vécu ou leur affinité avec d'autres grands personnages, comme Dali par exemple.

Ce lieu incroyablement TROUBLANT me tendait les bras pour photographier le TROUBLE BĒNI.